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Editorial
Cela est-il du tapage nocturne?
Dimanche 5 août, au soir, des agriculteurs de la région de Bruges se font interpeller par la police alors qu'ils sont en train de moissonner du grain et de presser de la paille. La police agit à la suite d'une plainte venant du voisinage. Elle intime l'ordre de cesser immédiatement les travaux. La raison: tapage nocturne.
La conséquence: la récolte n'a pas pu être rentrée. L'intervention de l'échevin de l'agriculture, et même du bourgmestre n'y a rien changé. Ceux-ci ont plaidé en faveur d'une plus grande tolérance, mais ont laissé agir la police.
Cette nouvelle a été rapportée dans les journaux régionaux sous la forme d'un banal "fait divers". Ce cas fait immédiatement penser à ce qui se passe en été entre voisins lorsque certains de ceux-ci n'entendent plus supporter le tapage des enfants qui jouent. Dans certaines communes, le règlement de police a été modifié afin que les bruits dans les plaines de jeux ne soient plus considérés comme bruit gênant.
La différence, c'est qu'avec les agriculteurs, il s'agit d'une activité économique, nécessaire à la vie de tous les jours, et devant être réalisée à un moment bien précis, au gré des conditions atmosphériques.
En outre, il s'agit d'une activité unique dans l'année, de sorte qu'on peut difficilement parler d'un bruit gênant et répétitif.
Ceux qui ont introduit la plainte auprès de la police ne savent peut-être pas que les agriculteurs doivent tenir compte des sautes d'humeur du temps. Ce n'est pas pour leur plaisir que les agriculteurs travaillent la nuit, mais parce qu'il le faut. Un peu de compréhension et de tolérance, c'est tout ce qu'ils souhaitent.
Si des autorités communales se permettent d'élaborer des règlements communaux particuliers de façon à ne pas devoir intervenir parce que des enfants jouent après l'heure, que faut-il penser du fait qu'elles ferment les yeux parce qu'un citoyen se sent agressé par le bruit d'une batteuse