vince1455 a écrit :voila des chiffre qui sont paru dans le sillon belge, lisé ces effrayant!!
en 1895 il y avait: 1916690 Ha de SAU
en 2006: 1369041Ha de SAU
en 1895: 6341105 habitant
en 2006: 10511382 habitant
en 1895: 1204810 personne qui vivaient de l'agriculture (exploitant, M-O)
en 2006: 91 176!!!!!!!!!!!!!
ils expliquent aussi que si la belgique continue a perdre ses terre agricoles au rythme de 1895 a 2006 le dernier Ha disparaitra en 2283, mais toute fois si ont releve les state de ces 21 derniere année cela semble s'etre calmé et la date fatique serait repousé en 3387.
les foret ont aussi grignoté pas mal d'Ha de terrain en 1895 il y avait 521495 Ha de bois contre 692916 Ha a l'heure actuelle.
pour ceux qui ont le sillon belge lisez cette article ils est très intérésant.
Pour ceux qui n'ont pas le sillon Belge,voici l'exposé .
Bonne lecture à tous
En compulsant les recensements
1895-2006: 111 années d'agriculture
Un bouleversement majeur s'est produit au xxe siècle surtout dans le monde occidental: la paysannerie est passée de l'écrasante majorité à l'infime minorité! Cette évolution, nous l'avons étalée sur plus d'un siècle, en consultant les recensements agricoles belges de 1895, 1929, 1965, 1985 et 2006. La surface cultivée s'est réduite; les spéculations agricoles ont évolué au tempo d'une mécanisation galopante et des nouvelles demandes sociétales. Le visage de notre agriculture a changé davantage durant ces 111 dernières années qu'au cours des milliers d'années précédentes.
Il y a quelque temps, un inconnu est venu nous trouver, avec des documents sous le bras. Il nous tint à peu près ce langage: ces documents me viennent de mon arrière-grand-père qui était ingénieur agronome de l'Etat. Je ne sais qu'en faire. Les voulez-vous?
Le temps de dire "oui", de recevoir les documents dans les mains, de dire merci, d'ouvrir précautionneusement le premier Atlas... l'inconnu s'était éclipsé.
C'est ainsi que, grâce aux documents exceptionnels que constituent les Atlas des recensements agricoles de 1895 et 1929, nous empruntons une machine à remonter le temps et partons à la recherche de nos racines. Pour mieux nous ancrer dans le présent et appréhender l'avenir. Ce sera notre façon de dire merci à ce personnage.
Indispensables recensements!
Aujourd'hui, époque d'abondance, les gouvernements occidentaux relativisent volontiers l'importance de l'agriculture nourricière.
Au XIXe siècle, par contre, le spectre de la famine hantait les esprits. C'est pourquoi les dirigeants de l'époque accordaient une importance vitale aux recensements agricoles. Ceux-ci permettaient d'évaluer les quantités de nourriture disponible mais aussi de diriger la production future des denrées alimentaires.
En fonction des résultats, des prévisions étaient établies en vue de constituer des réserves stratégiques ou d'autoriser des exportations.
Plus tard, avec l'avènement de la PAC, les recensements agricoles sont restés des instruments de choix pour orienter la gestion des marchés européens et mondiaux.
Recensement: pas tous les ans!
En Belgique, au XIXe et au début du XXe siècle, des recensements généraux de l'agriculture sont peu fréquents: 1846; 1856, 1866, 1880, 1895, 1910 et 1929.
Le recensement de 1895, modèle du genre, est élaboré sous la forme d'un atlas agricole de 34 planches. Il en est de même pour les données de 1929. L'atlas, très exhaustif, comporte 53 planches.
A cette époque, l'administration ne disposait pas de l'outil informatique; les gardes champêtres battaient la campagne pour collecter les renseignements, rassemblés ensuite au niveau des communes, des cantons, puis des provinces et finalement du royaume. Les Atlas de 1895 et 1929 sont donc des documents " faits main", à la fois exceptionnels et riches d'enseignements.
Pour compléter la comparaison, nous avons choisi d'autres recensements: ceux de 1965 et 1985, publiés dans des éditions du Sillon Belge de 1966 et 1986. Quant au recensement provisoire 2006, il a été publié dans notre édition du 8 août 2006. Les recensements proviennent de l'Institut National de Statistiques.
Surface agricole utile en peau de chagrin
Avec ses 30.528 km2 (dont 250 km2 d'eaux), la Belgique est parmi les plus petits Etats au monde. Cependant, avec 335 habitants au km2, elle fait partie des régions les plus densément peuplées. En Europe, elle occupe la troisième position, derrière Malte et les Pays-Bas.
De plus, située au centre névralgique du vieux continent, notre pays "confetti" est un véritable paquet de noeuds autoroutiers et ferroviaires.
L'urbanisation, les infrastructures de transport, l'industrialisation, ont mangé plus d'un quart (-28,6%) de la superficie agricole au cours des onze décennies 1895-2006. Elle est passée de 1.916.690 ha à seulement 1.369.041 ha!
La forêt n'a pas subi semblable érosion; sa superficie a progressé étonnamment de manière inverse (+33%), pour passer de 521.495 ha en 1895 à 692.916 ha de nos jours (source: Houtinfobois)! En 1866, elle n'occupait que 435.000 ha. La surface occupée par les eaux n'a guère varié, elle concerne 25.000 ha.
La superficie agricole se réduit comme peau de chagrin ; elle a perdu 547.649 ha en l'intervalle de 111 années. Si la Belgique continue à perdre des terres agricoles au rythme 1895-2006, le dernier hectare disparaîtra d'ici 277 ans, soit en 2283!
Toutefois, si on considère l'évolution des 21 dernières années, l'échéance fatidique est repoussée en 3387. L'érosion de la SAU semble ralentir. Ouf!
Pour information, le programme Natura 2000 en Région wallonne promettrait la réhabilitation de 20.000 ha de forêt en prairies naturelles. Mais peut-on ici parler de surfaces agricoles?
Paysannerie
Au cours du XXe siècle, l'agriculture belge a donc perdu un quart de ses terres.
Quant à son capital humain, il a régressé dans une proportion bien plus importante: 1.204.810 unités en 1895; 91.176 en 2006! Au cours de la même période, la population belge a progressé de 65%. En 1895, la paysannerie active représentait 19% de la population; en 2006, plus que 0,91%!
En 111 ans, la diminution est de 92,43 %!
A peu près constante durant des siècles, la densité paysanne par unité de surface cultivée a été presque divisée par 10 en l'intervalle des 111 dernières années. Causes principales: les fulgurants progrès agronomiques et technologiques, la motorisation et la mécanisation toujours croissantes. Les chevaux de fer ont remplacé les chevaux de chair; des outils hyperperformants se jouent de travaux
laborieux qui mobilisaient une main-d'Ãuvre innombrable à la fin du XIXe siècle.
La Politique Agricole Commune (période après 1962) et son train de réformes ont clairement accéléré le processus: le nombre d'exploitations et d'agriculteurs belges est divisé environ par deux tous les vingt ans! En 2025, il resterait moins de 50.000 personnes occupées par l'agriculture, dans le meilleur cas de figure! La paysannerie entame d'ores et déjà son chant du cygne.
Les spéculations
Les superficies agricoles se sont réduites au fil des décennies. Afin de comparer de manière logique les différentes spéculations et de suivre leur évolution au cours du XXe siècle, toutes les données chiffrées ont été ramenées en nombre par 100ha (= 1 km2).
Céréales
La proportion de céréales cultivées a fortement reculé au cours du siècle défunt.
Le seigle surtout a déserté nos campagnes. En 2006, 541 ha; en 1895, il occupait 283.376 ha, soit 4,42 ares par habitant! Cette céréale, à la culture peu exigeante, constituait donc une nourriture de base pour la population de l'époque. Les recensements de 1985 et 2006 renseignent toutefois le triticale, croisement du seigle et du froment: 7.255 ha en 2006 ou 0,543 ha/100 ha.
L'avoine, biocarburant de la traction chevaline, aujourd'hui quasi disparue, a régressé de manière identique. En 1895, la sole d'avoine occupait 248.694 ha, pour alimenter, entre autres, les "tracteurs" hippomobiles, 216.199 chevaux agricoles. En 2006, 5.176 ha lui furent consacrés.
En 1895, la culture du blé occupait 180.377ha, soit 2,81 ares par habitant! Froment et orge ont largement profité des progrès agronomiques. Le blé nourricier est devenu partiellement fourrager et a rejoint l'orge ou l'escourgeon; l'essor des spéculations porcines et avicoles a absorbé cette production.
Fourrages
La catégorie "fourrages" est complexe. Il est malaisé de comparer objectivement les données des divers recensements.
Au début du XXe siècle, la prairie était naturelle et extensive; au fil des décennies, elle est devenue une culture à part entière.
En 1895, un maximum de terres étaient labourées pour installer des cultures vivrières: seigle, pommes de terre, légumes. A l'époque, on bêchait jusqu'au pas de la porte! Les troupeaux d'ovins et de bovins pâturaient les moindres recoins et repousses d'herbes: chemins creux, talus, éteules, allées forestières, landes à genêts et à bruyères, essartages. Ces "prairies" ne sont pas renseignées dans l'atlas du recensement général.
Depuis 1929, la proportion des prairies est restée comprise entre 40 et 50 %. Les cultures fourragères ont évolué et concernent de nouveaux végétaux. Ainsi, en 1929, le trèfle (fourrage et engrais vert) occupait 5,95 ha/100 ha, soit 108.549 ha! Il était surtout cultivé en Ardenne. Dans le canton de Bastogne, on atteignait 20,76 ha/100 ha de surface agricole; à Sibret-Fauvillers, 20,21 ha/100 ha.
La culture de la betterave fourragère s'est tassée au fil des ans. Le maïs a débuté timidement dans les années '50, accéléré sa croissance au cours des années soixante, pour devenir, en un peu plus de 50 ans, le fourrage le plus cultivé, non seulement dans notre pays, mais dans bien d'autres aussi.
Clôtures et vergers
Les clôtures barbelées se sont répandues après la guerre '14-'18. Auparavant, les troupeaux étaient maintenus à l'intérieur ou gardés aux pâturages par les pâtres et les bergers.
Des "fourrages verts" étonnants étaient cultivés au début du XIXe siècle: navet, rutabaga, choux moëlliers, carottes: 136.962 ha de navet (en culture dérobée sur éteule de céréales) recensés en 1895 (18,20 ha/100 ha de céréales!), mais 7.278ha en 1929. Les navets étaient consommés en potée domestique, ou servaient de nourriture aux ruminants. Feuilles et collets étaient précieusement récoltés.
D'autre part, en 1895, les vergers comptaient pour 2,48 ha/100 ha de surface cultivée, soit plus d'un dixième des prairies; cela représentait 47.591 ha! Dans un canton comme
Dalhem, les vergers-pâtures s'étendaient sur 28,84 % du territoire agricole; à Herve: 25,76 %; à Soignies: 6,65 %. La tradition du sirop de Liège, cela s'explique.
Partout dans le royaume, chaque ferme comptait quelques arbres fruitiers: pruniers, pommiers, poiriers, noyers. Faînes et noisettes forestières venaient compléter les réserves hivernales des habitants des campagnes, tandis que les cochons étaient conduits à la glandée durant l'automne.
Cultures industrielles
En 1895, les pommes de terre occupaient 184.691 ha (2006: 66.834 ha), soit 2,88 ares par habitant! Une famille moyenne, environ 6 personnes, consommait la production de 17,28 ares, secondée dans cette tâche par l'un ou l'autre cochon chargé du recyclage des épluchures, très minces lors des mauvaises récoltes. Avec le pain de seigle, les "patates", constituaient, début 1900, la nourriture de base du Belge moyen.
La betterave sucrière n'est plus à présenter. La récente réforme du secteur "sucre" a rappelé sa place emblématique dans nos régions limoneuses. Cette culture a bien progressé grâce aux progrès phytosanitaires, agronomiques et mécaniques. Le nouveau débouché énergétique pourrait réorienter sa sélection vers la production de biocarburant.
Quant à la culture du lin, la fluctuation est sans doute difficilement explicable. Il faut dire que les récoltes antérieures peuvent expliquer une diminution ou une hausse des semis.
Spéculations animales
Grandeur et décadence du fleuron des élevages belges!
Le cheval de trait a payé au prix fort la mécanisation et la motorisation qui se sont peu à peu étendues sur les campagnes. En 1895, 30.003 naissances furent enregistrées, pour un nombre total de 271.527 chevaux (33.404 équidés en 2005), dont 216.199 chevaux agricoles (18 animaux pour 100 travailleurs de la terre).
En 1929, on recensait 33 chevaux agricoles pour 100 paysans belges. En 1965, le rapport était toujours identique, mais les effectifs humains et animaux avaient été divisés par deux!
Le développement exponentiel des effectifs bovins et porcins illustre le changement de régime alimentaire de la population belge. Durant les quatre dernières décennies, les aliments d'origine végétale ont cédé la place aux produits laitiers, aux viandes rouges et blanches produites en grandes quantités pour les besoins intérieurs et pour l'exportation.
En 111 années, la densité bovine a progressé régulièrement. Dans les années '80, la mise en place du contingentement laitier a limité le nombre de vaches laitières, tandis que la spéculation allaitante, et donc la production de viande bovine, prenait un essor qui semble irrésistible.
Mais c'est cependant l'espèce porcine qui a gagné dans la course de la viande: 1.163.133 porcs en 1895, 6.332.433 en 2005: l'accroissement est spectaculaire et illustre bien l'industrialisation de certains secteurs d'élevage.
En volaille, on recensait 16.201.404 poules en 1929; en 2005, 35.569.320 unités. Cependant, la différence n'est pas que du simple au double. Si chaque foyer élevait quelques poules au début du siècle précédent, l'élevage avicole se concentre aujourd'hui en unités généralement industrielles.
La population ovine a gardé une surprenante modestie au cours des décennies. Sa densité n'a guère évolué au cours des 111 dernières années.
M. A.