Inventions et Innovations des tracteurs
- Masterboy633
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Inventions et Innovations des tracteurs
Je créé ce sujet pour retrouver toutes les innovations qui ont permis aux tracteurs d'arriver au stade où ils en sont.
Un exemple flagrant, le système de relevage Ferguson avec contrôle d'effort en 1933.
Je vais commencer par, ( ce qui aux yeux de beaucoup est considéré comme le premier tracteur ), le tracteur Froelich conçu par John Froelich en 1892.
Un essieu moteur arrière, un essieu avant directionnel, une poulie de battage ainsi qu'une boite de vitesse avec marche arrière. Tout est là pour lancer la grande aventure.
Un exemple flagrant, le système de relevage Ferguson avec contrôle d'effort en 1933.
Je vais commencer par, ( ce qui aux yeux de beaucoup est considéré comme le premier tracteur ), le tracteur Froelich conçu par John Froelich en 1892.
Un essieu moteur arrière, un essieu avant directionnel, une poulie de battage ainsi qu'une boite de vitesse avec marche arrière. Tout est là pour lancer la grande aventure.
Modifié en dernier par Masterboy633 le 21 mars 2024 19:07, modifié 2 fois.
J'en ai révé, IH l'a fait
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Re: Innovations et évolutions des tracteurs
Un autre tracteur qui peut être considéré comme un précurseur des porte outils: le Saunderson Universal de 1898.
Un plateau à l'arrière permettait de transporter jusqu'à 2 tonnes.
Il remporta une médaille d’argent au Royal Show de 1906.
Un plateau à l'arrière permettait de transporter jusqu'à 2 tonnes.
Il remporta une médaille d’argent au Royal Show de 1906.
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Re: Innovations et évolutions des tracteurs
Personnellement, en ce qui concerne le système Ferguson avec contrôle d'effort (au troisième point), je parlerais plutôt d'invention que d'innovation...Masterboy633 a écrit : ↑21 mars 2024 15:53 Je créé ce sujet pour retrouver toutes les innovations qui ont permis aux tracteurs d'arriver au stade où ils en sont.
Un exemple flagrant, le système de relevage Ferguson avec contrôle d'effort en 1933.
Je vais commencer par, ( ce qui aux yeux de beaucoup est considéré comme le premier tracteur ), le tracteur Froelich conçu par John Froelich en 1892.
Un essieu moteur arrière, un essieu avant directionnel, une poulie *de battage ainsi qu'une boite de vitesse avec marche arrière. Tout est là pour lancer la grande aventure.
froelich.jpg
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Re: Innovations et évolutions des tracteurs
Oui, tu as raison. Je vais changer le titre en conséquence.
On continue
Le tracteur Scott de 1900 inventé par John Scott pouvait être équipé d'un cultivateur à 3 rotors verticaux, puis d'un semoir entrainé par la roue arrière du tracteur: En gros, le 1er combiné de semis avec herse rotative.
Une autre particularité de ce tracteur fut la prise de force avant qui pouvait actionner une lieuse qui aurait été poussée au lieu d'être tractée.
On continue
Le tracteur Scott de 1900 inventé par John Scott pouvait être équipé d'un cultivateur à 3 rotors verticaux, puis d'un semoir entrainé par la roue arrière du tracteur: En gros, le 1er combiné de semis avec herse rotative.
Une autre particularité de ce tracteur fut la prise de force avant qui pouvait actionner une lieuse qui aurait été poussée au lieu d'être tractée.
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Re: Inventions et Innovations des tracteurs
Le tracteur Ivel, créé en 1902 par Dan Albone, considéré comme le 1er petit tracteur facile d'emploi.
Le tracteur de Dan remporte la médaille d’argent au Royal Agricultural Show de 1904
Il sera commercialisé en France par Mr Pilter.
Dan Albone est décédé en 1906. La société sera placé en liquidation judiciaire en 1920.
Le tracteur de Dan remporte la médaille d’argent au Royal Agricultural Show de 1904
Il sera commercialisé en France par Mr Pilter.
Dan Albone est décédé en 1906. La société sera placé en liquidation judiciaire en 1920.
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Re: Inventions et Innovations des tracteurs
Super J'adore
Re: Inventions et Innovations des tracteurs
Il me semble que l'on a fait quelques progrès en 130 ans !!!!!!
Re: Inventions et Innovations des tracteurs
Super sujet.
Incroyable la herse rotative en 1900
Incroyable la herse rotative en 1900
IH 744 Siffleur !!!
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Re: Inventions et Innovations des tracteurs
Le premier tracteur avec freinage sur les 4 roues date de 1903, à une époque où certains estimaient que le freinage n'était pas utile
Equipé d'une boite à 3 vitesses avant et 3 vitesses arrière ainsi que d'une poulie de transmission à 3 vitesses: 220, 450 et 1000 tours/mn.
Malgré ces innovations, le projet sera abandonné, faute de contrat de vente.
Ce tracteur était le 1er de chez Ransomes.
Equipé d'une boite à 3 vitesses avant et 3 vitesses arrière ainsi que d'une poulie de transmission à 3 vitesses: 220, 450 et 1000 tours/mn.
Malgré ces innovations, le projet sera abandonné, faute de contrat de vente.
Ce tracteur était le 1er de chez Ransomes.
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Re: Inventions et Innovations des tracteurs
On continue.
1918, s'inspirant de l'industrie automobile, Moline Universal a été le 1er à proposer un tracteur ( en fait, une charrue motorisée ) équipé d'un démarreur électrique et d'un phare. Il sera également le premier à lester les roues arrières avec des masses de béton.
Une autre innovation permettait de lever la roue avant gauche pour redresser l'engin de niveau au labour ( système hillside avant l'heure ).
Toutefois, pour être précis, Moline a légèrement modifié le Universal Motor Cultivator de la société Universal Tractor Manufacturing qu'il avait racheté.
Les charrues motorisées n'auront qu'une brève existence. Moline n'échappant pas à la règle finira par fusionner avec Minneapolis et vendre son usine à ...
... International Harvester compagny
1918, s'inspirant de l'industrie automobile, Moline Universal a été le 1er à proposer un tracteur ( en fait, une charrue motorisée ) équipé d'un démarreur électrique et d'un phare. Il sera également le premier à lester les roues arrières avec des masses de béton.
Une autre innovation permettait de lever la roue avant gauche pour redresser l'engin de niveau au labour ( système hillside avant l'heure ).
Toutefois, pour être précis, Moline a légèrement modifié le Universal Motor Cultivator de la société Universal Tractor Manufacturing qu'il avait racheté.
Les charrues motorisées n'auront qu'une brève existence. Moline n'échappant pas à la règle finira par fusionner avec Minneapolis et vendre son usine à ...
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Re: Inventions et Innovations des tracteurs
1915, le premier à proposer un semblant de blocage de différentiel sera Case.
Le principe: La roue de gauche venait se bloquer sur l'arbre de transmission.
Deux particularités, La roue droite était plus large que la gauche pour diminuer l'impact du tassement au sol, ce qui amène à la 2ème: la roue avant étant invisible au chauffeur, une flèche rouge était fixée sur cette dernière pour lui indiquer la direction
.
Le principe: La roue de gauche venait se bloquer sur l'arbre de transmission.
Deux particularités, La roue droite était plus large que la gauche pour diminuer l'impact du tassement au sol, ce qui amène à la 2ème: la roue avant étant invisible au chauffeur, une flèche rouge était fixée sur cette dernière pour lui indiquer la direction
.
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Re: Inventions et Innovations des tracteurs
1917,
Jusqu'alors, les tracteurs étaient conçus avec un châssis sur lequel on posait un moteur, une boite et un différentiel.
Fordson, avec son modèle F, innove en rassemblant les bâtis des différents éléments.
Ainsi, les éléments ne sont plus exposés à la poussière et le tracteur bénéficie d'une structure rigide.
Jusqu'alors, les tracteurs étaient conçus avec un châssis sur lequel on posait un moteur, une boite et un différentiel.
Fordson, avec son modèle F, innove en rassemblant les bâtis des différents éléments.
Ainsi, les éléments ne sont plus exposés à la poussière et le tracteur bénéficie d'une structure rigide.
J'en ai révé, IH l'a fait
Re: Inventions et Innovations des tracteurs
Sujet super intéressant Bonne idée
Re: Inventions et Innovations des tracteurs
+1, Un plaisir
Les Etats-Unis comptent aujourd'hui plus de créateurs d'applications pour tablettes et téléphones portables que d'agriculteurs (Manifeste XXI hiver 2013)
Re: Inventions et Innovations des tracteurs
Salut Bruno
Come je suis pas loin et que j'ai vu la fin du site GOUGIS dans le milieux des années 80
je me permet de mettre un article concernant l'invention de la prise de force par Albert Gougis à Auneau 28 sur un tracteur a 3 roues , il avait aussi des parts dans l'atelier de mécanique des Ets Touchard repris ensuite par les Ets Duret
https://www.farm-connexion.com/2023/12/ ... francaise/
Le saviez-vous? C’est à Auneau en Eure et Loir, petite bourgade située entre Paris et Chartres que fut imaginé un système révolutionnaire, capable d’animer une machine tractée même à l’arrêt.
Albert Gougis, brillant professeur de faculté, reprend en 1875 l’affaire de son père et fabrique des semoirs en ligne et des épandeurs d’engrais. En 1905 et 1906, alors que l’ensemble des outils sont encore auto-animés par leur vitesse d’avancement, ce visionnaire se penche sur l’élaboration d’une prise de force mécanique permettant de transmettre le mouvement rotatif du moteur aux mécanismes d’une moissonneuse. Ainsi entraînée par un tracteur de type tricycle de 12 à 16 chevaux constitué de pièces automobiles, la moissonneuse fonctionne même à l’arrêt, ce qui représente à l’époque un intérêt considérable, notamment lorsque la récolte de céréales est versée. Celui-ci explique l’intérêt de son invention dans le Journal d’agriculture pratique en 1907.
« Mon tracteur a son mouvement d’avance absolument semblable à celui des autres tracteurs ou automobiles quelconques avec changement de vitesse, marche arrière, etc, mais, de son moteur part une transmission, légère (avec débrayage) qui, par le moyen de deux joints de cardan et d’une chaîne, donne le mouvement à l’arbre de la bielle qui, dans toutes les lieuses, est l’arbre central d’où est distribué le travail des autres organes : élévateur compresseur, lieur et rabatteur. La lieuse tirée par la flèche est donc une lieuse quelconque, et c’est un grand avantage sur les instruments spéciaux automobiles, car cela permet avec le même tracteur de traîner des instruments divers, ceux d’ailleurs que le cultivateur possède et, qu’il pourra toujours utiliser avant comme après avec ses chevaux. »
« A la mise en marche, on fait fonctionner d’abord les opérateurs, puis en embrayant l’avance, on obtient un départ sans à-coups et très sûr. Dans un endroit difficile, on peut changer la vitesse du tracteur, et comme les opérateurs tournent toujours à leur vitesse propre, l’on passe sans autre inconvénient. Si malgré tout, il y a bourrage, on débraye l’avance entièrement (ce qui pourra se faire sur la lieuse elle-même), et la machine fonctionnant sur place se débarrasse en un clin d’œil. Si une récolte est tellement versée que l’on ne puisse aller que de trois côtés, on débraye les opérateurs, puis on fait le quatrième côté à vide en grande vitesse et sans inconvénient pour le mécanisme, car la terre est toujours très molle sous le grain versé (c’est une des raisons, d’ailleurs, qui rend fort difficile le travail des chevaux).
Afin de vérifier la justesse de ma théorie, j’ai construit un tracteur d’essai composé d’un moteur de 12 à 16 chevaux de pièces d’automobiles, puis, j’ai pris le mouvement des opérateurs sur le moteur au moyen d’une courroie trapézoïdale (ce qui sera supprimé dans l’appareil définitif); je l’ai dirigé sur l’arbre de la scie d’une lieuse de 1,8m, comme il a été expliqué ci-dessus, par deux joints de cardan et une chaîne, le tout par des moyens de fortune afin d’avancer le plus possible la date d’essai : la lieuse fut munie de 4 releveurs.
Le 27 juin tout étant enfin prêt, nous sommes allés dans une luzerne fort touffue, versée et mélangée ou l’on n’aurait jamais eu l’idée de faire fonctionner une lieuse attelée. Le moteur tout neuf n’était pas au point et ne produisait aucune force, ce qui m’a permis de voir dès le premier moment que mon intervention était bonne car nous avons bien fait en 20 mètres, 8 ou 10 arrêts : malgré le peu de force dont nous disposions à chaque départ, le travail se faisait très régulièrement jusqu’à ce que la force emmagasinée dans le volant étant absorbée le moteur nous laissait en panne. Le lendemain à 5 heures du matin, nous sommes repartis avec le moteur mieux réglé, et malgré la rosée nous avons très bien fonctionné.
Le mardi 12 juillet, nous faisons fonctionner l’appareil devant quelques agriculteurs afin de connaître leur opinion, et toujours dans la même prairie. En nous rendant au champ nous essuyons une forte averse, puis une autre en plein fonctionnement. Rien ne nous a arrêté, et les personnes présentes ont déclaré que le procédé appliqué était parfait, car il aurait été impossible de faire marcher dans cette récolte et par cette pluie, une lieuse attelée, et cela même par un temps très sec. Les visiteurs ont été extrêmement surpris de la façon dont la lieuse coupait en prenant sur le dos de la récolte, ce qui peut s’expliquer par la vitesse régulière de la scie et des toiles qui débarrassaient continuellement le tablier et permettaient de baisser les rabatteurs jusque sur les releveurs. Le 9 juillet je coupais un petit champ d’orge escourgeon très facile, puis le 18, du seigle très long et très mêlé, et enfin le 30, du blé versé complètement à plat.
Il est donc acquis que la moisson des récoltes difficiles est résolue, et il ne reste plus qu’à construire l’appareil définitif puis à faire les essais de rendement et de consommation. Ce sera la tâche de la moisson prochaîne ; car si au point de vue agricole je suis satisfait du résultat, il n’en est pas de même au point de vue mécanique. Je prie donc les intéressés de ne pas juger mon œuvre sur le vu d’un tracteur construit à la hâte avec des pièces de rencontre, à grands renforts de courroies, chaînes, etc, en montant sur des bandages en fer des organes destinés à être montés sur des châssis avec ressorts et pneus, destinés à faire 50 ou 60 kilomètres à l’heure, tandis qu’il s’agit de ne faire que 5 à 6 kilomètres. Cela est forcément disparate. Les études spéciales sont d’ailleurs fort avancées et j’espère bien présenter au concours de Paris de 1908, l’appareil, sinon définitif, du moins bien à point pour faire un service pratique. »
Caractéristiques techniques du tracteur de Albert Gougis
Puissance: 10 / 12 chevaux
Carburation: essence
Cylindres: 4
Transmission: 2 vitesses avant / 1 vitesse arrière
Prise de force: indépendante, montée en sortie moteur avec embrayage indépendant
Poids: 1500 kg
Lieu de fabrication: Auneau (Eure et Loir)
Période de production: 1907
Malgré les nombreux atouts du concept, l’ingéniosité de cet inventeur n’est pas récompensée à sa juste valeur. Deux versions du tracteur Gougis ont été fabriquées, mais ne rencontrent pas le succès escompté et l’un d’eux est alors confié à L’Institut National Agronomique pour réaliser des démonstrations aux élèves avant de disparaître du circuit. Après 1908,
Albert Gougis ne fabriqua plus jamais de tracteurs et se cantonna à produire du matériel agricole, et notamment des semoirs et épandeurs à engrais hippotractés. En 1962, Gougis, après une carrière bien remplie et de nombreuses inventions cette fois-ci reconnues à leur juste valeur, ainsi que son concurrent Nodet fusionnent et deviennent Nodet Gougis. La gamme d’outils verte et rouge sera ensuite exclusivement produite à Montereau-Fault-Yonne, en Seine et Marne, où siège Nodet depuis la fin du XIXème siècle. Une société reprise en 1996 par l’alsacien Kuhn puis fermée en 2006 après avoir rapatrié sa production au siège de Saverne.
C’est le très influent américain Bert R. Benjamin qui propose à la McCormick Harvesting Machine Company d’équiper en 1917 un Titan 10-20 d’un mode d’entraînement similaire. Mais même sous l’égide du géant américain, il faudra attendre les années 1920 pour que l’invention d’Albert Gougis ne commence à se faire connaître et remplacer ou suppléer progressivement, et bien lentement, la traditionnelle poulie latérale utilisée pour animer des machines à poste fixe. La prise de forcée inventée par le français Gougis ne sera finalement vulgarisée qu’après les années 1950.
Come je suis pas loin et que j'ai vu la fin du site GOUGIS dans le milieux des années 80
je me permet de mettre un article concernant l'invention de la prise de force par Albert Gougis à Auneau 28 sur un tracteur a 3 roues , il avait aussi des parts dans l'atelier de mécanique des Ets Touchard repris ensuite par les Ets Duret
https://www.farm-connexion.com/2023/12/ ... francaise/
Le saviez-vous? C’est à Auneau en Eure et Loir, petite bourgade située entre Paris et Chartres que fut imaginé un système révolutionnaire, capable d’animer une machine tractée même à l’arrêt.
Albert Gougis, brillant professeur de faculté, reprend en 1875 l’affaire de son père et fabrique des semoirs en ligne et des épandeurs d’engrais. En 1905 et 1906, alors que l’ensemble des outils sont encore auto-animés par leur vitesse d’avancement, ce visionnaire se penche sur l’élaboration d’une prise de force mécanique permettant de transmettre le mouvement rotatif du moteur aux mécanismes d’une moissonneuse. Ainsi entraînée par un tracteur de type tricycle de 12 à 16 chevaux constitué de pièces automobiles, la moissonneuse fonctionne même à l’arrêt, ce qui représente à l’époque un intérêt considérable, notamment lorsque la récolte de céréales est versée. Celui-ci explique l’intérêt de son invention dans le Journal d’agriculture pratique en 1907.
« Mon tracteur a son mouvement d’avance absolument semblable à celui des autres tracteurs ou automobiles quelconques avec changement de vitesse, marche arrière, etc, mais, de son moteur part une transmission, légère (avec débrayage) qui, par le moyen de deux joints de cardan et d’une chaîne, donne le mouvement à l’arbre de la bielle qui, dans toutes les lieuses, est l’arbre central d’où est distribué le travail des autres organes : élévateur compresseur, lieur et rabatteur. La lieuse tirée par la flèche est donc une lieuse quelconque, et c’est un grand avantage sur les instruments spéciaux automobiles, car cela permet avec le même tracteur de traîner des instruments divers, ceux d’ailleurs que le cultivateur possède et, qu’il pourra toujours utiliser avant comme après avec ses chevaux. »
« A la mise en marche, on fait fonctionner d’abord les opérateurs, puis en embrayant l’avance, on obtient un départ sans à-coups et très sûr. Dans un endroit difficile, on peut changer la vitesse du tracteur, et comme les opérateurs tournent toujours à leur vitesse propre, l’on passe sans autre inconvénient. Si malgré tout, il y a bourrage, on débraye l’avance entièrement (ce qui pourra se faire sur la lieuse elle-même), et la machine fonctionnant sur place se débarrasse en un clin d’œil. Si une récolte est tellement versée que l’on ne puisse aller que de trois côtés, on débraye les opérateurs, puis on fait le quatrième côté à vide en grande vitesse et sans inconvénient pour le mécanisme, car la terre est toujours très molle sous le grain versé (c’est une des raisons, d’ailleurs, qui rend fort difficile le travail des chevaux).
Afin de vérifier la justesse de ma théorie, j’ai construit un tracteur d’essai composé d’un moteur de 12 à 16 chevaux de pièces d’automobiles, puis, j’ai pris le mouvement des opérateurs sur le moteur au moyen d’une courroie trapézoïdale (ce qui sera supprimé dans l’appareil définitif); je l’ai dirigé sur l’arbre de la scie d’une lieuse de 1,8m, comme il a été expliqué ci-dessus, par deux joints de cardan et une chaîne, le tout par des moyens de fortune afin d’avancer le plus possible la date d’essai : la lieuse fut munie de 4 releveurs.
Le 27 juin tout étant enfin prêt, nous sommes allés dans une luzerne fort touffue, versée et mélangée ou l’on n’aurait jamais eu l’idée de faire fonctionner une lieuse attelée. Le moteur tout neuf n’était pas au point et ne produisait aucune force, ce qui m’a permis de voir dès le premier moment que mon intervention était bonne car nous avons bien fait en 20 mètres, 8 ou 10 arrêts : malgré le peu de force dont nous disposions à chaque départ, le travail se faisait très régulièrement jusqu’à ce que la force emmagasinée dans le volant étant absorbée le moteur nous laissait en panne. Le lendemain à 5 heures du matin, nous sommes repartis avec le moteur mieux réglé, et malgré la rosée nous avons très bien fonctionné.
Le mardi 12 juillet, nous faisons fonctionner l’appareil devant quelques agriculteurs afin de connaître leur opinion, et toujours dans la même prairie. En nous rendant au champ nous essuyons une forte averse, puis une autre en plein fonctionnement. Rien ne nous a arrêté, et les personnes présentes ont déclaré que le procédé appliqué était parfait, car il aurait été impossible de faire marcher dans cette récolte et par cette pluie, une lieuse attelée, et cela même par un temps très sec. Les visiteurs ont été extrêmement surpris de la façon dont la lieuse coupait en prenant sur le dos de la récolte, ce qui peut s’expliquer par la vitesse régulière de la scie et des toiles qui débarrassaient continuellement le tablier et permettaient de baisser les rabatteurs jusque sur les releveurs. Le 9 juillet je coupais un petit champ d’orge escourgeon très facile, puis le 18, du seigle très long et très mêlé, et enfin le 30, du blé versé complètement à plat.
Il est donc acquis que la moisson des récoltes difficiles est résolue, et il ne reste plus qu’à construire l’appareil définitif puis à faire les essais de rendement et de consommation. Ce sera la tâche de la moisson prochaîne ; car si au point de vue agricole je suis satisfait du résultat, il n’en est pas de même au point de vue mécanique. Je prie donc les intéressés de ne pas juger mon œuvre sur le vu d’un tracteur construit à la hâte avec des pièces de rencontre, à grands renforts de courroies, chaînes, etc, en montant sur des bandages en fer des organes destinés à être montés sur des châssis avec ressorts et pneus, destinés à faire 50 ou 60 kilomètres à l’heure, tandis qu’il s’agit de ne faire que 5 à 6 kilomètres. Cela est forcément disparate. Les études spéciales sont d’ailleurs fort avancées et j’espère bien présenter au concours de Paris de 1908, l’appareil, sinon définitif, du moins bien à point pour faire un service pratique. »
Caractéristiques techniques du tracteur de Albert Gougis
Puissance: 10 / 12 chevaux
Carburation: essence
Cylindres: 4
Transmission: 2 vitesses avant / 1 vitesse arrière
Prise de force: indépendante, montée en sortie moteur avec embrayage indépendant
Poids: 1500 kg
Lieu de fabrication: Auneau (Eure et Loir)
Période de production: 1907
Malgré les nombreux atouts du concept, l’ingéniosité de cet inventeur n’est pas récompensée à sa juste valeur. Deux versions du tracteur Gougis ont été fabriquées, mais ne rencontrent pas le succès escompté et l’un d’eux est alors confié à L’Institut National Agronomique pour réaliser des démonstrations aux élèves avant de disparaître du circuit. Après 1908,
Albert Gougis ne fabriqua plus jamais de tracteurs et se cantonna à produire du matériel agricole, et notamment des semoirs et épandeurs à engrais hippotractés. En 1962, Gougis, après une carrière bien remplie et de nombreuses inventions cette fois-ci reconnues à leur juste valeur, ainsi que son concurrent Nodet fusionnent et deviennent Nodet Gougis. La gamme d’outils verte et rouge sera ensuite exclusivement produite à Montereau-Fault-Yonne, en Seine et Marne, où siège Nodet depuis la fin du XIXème siècle. Une société reprise en 1996 par l’alsacien Kuhn puis fermée en 2006 après avoir rapatrié sa production au siège de Saverne.
C’est le très influent américain Bert R. Benjamin qui propose à la McCormick Harvesting Machine Company d’équiper en 1917 un Titan 10-20 d’un mode d’entraînement similaire. Mais même sous l’égide du géant américain, il faudra attendre les années 1920 pour que l’invention d’Albert Gougis ne commence à se faire connaître et remplacer ou suppléer progressivement, et bien lentement, la traditionnelle poulie latérale utilisée pour animer des machines à poste fixe. La prise de forcée inventée par le français Gougis ne sera finalement vulgarisée qu’après les années 1950.