Petit gabarit pour gros débits
Publié le 09/02/1998
Avec une largeur de déplacement limitée à trois mètres, l'Arcus est la moissonneuse-batteuse la plus innovante par l'agencement des principaux organes.
1- Tout en double
La disposition du double rotor-batteur-séparateur axial derrière la coupe en lieu et place du convoyeur raccourcit le circuit de la récolte. Un simple rouleau régule le flot entre la coupe et le battage. Cet agencement est permis par l'inversion des essieux: les roues directrices de petit diamètre sont placées à l'avant. Moins encombrantes que les grosses roues porteuses et motrices des machines traditionnelles, elles laissent un espace suffisant pour le logement des deux rotors.
Les grandes roues arrière supportent la trémie de 12 000 l, la plus grande contenance du marché. Sur cet essieu est aussi intégré le système de nettoyage à double étage DCS. Le compartiment moteur se situe entre la cabine et la trémie. La répartition théorique des charges est de l'ordre de 50-50 par essieu mais l'arrière supporte la plus grande charge. Cette machine est équipée en standard de quatre roues motrices avec un possible blocage de différentiel du pont arrière. En conditions humides, les roues avant n'ont aucune motricité du fait d'un manque de poids. La machine s'enlise et elle est alors très difficile à dégager en marche arrière.
2- Le confort de conduite
Particulièrement soigné, il permet au conducteur de tirer le meilleur parti du potentiel de la machine. La cabine climatisée en standard est très spacieuse et silencieuse. La régulation électronique du régime moteur atténue nettement les variations de régime et de bruit. L'ordinateur de bord LH Agro fournit en permanence les informations utiles à la conduite.
3- Le système de battage
A double rotor, il dispose d'une grande plage de réglage de régime pour s'adapter aux différentes récoltes et conditions d'humidité. Le hacheur de paille est intégré d'origine: il est positionné derrière le séparateur rotatif à double flux, en sortie des deux rotors. Il disperse la paille hachée de chaque côté qui se trouve écrasée par les roues. Elle n'est ni éparpillée ni récupérable par une presse. Quatre vis disposées sous les rotors collectent grains et menues pailles pour les acheminer par une vis intermédiaire jusqu'au nettoyage. Le module de nettoyage est prévu pour de gros débits: le "double cleaning system" (DCS) à deux couches de trois grilles chacune offre une surface de 8,45 m². Les deux ventilateurs entraînés hydrauliquement fournissent un flux d'air uniforme sur les grilles. La trémie est alimentée par deux vis et l'indication de remplissage est assurée par six capteurs.
MAÃS: UN DÃ?BIT TRÃ?S RÃ?GULIER
Mise en démonstration fin septembre en Vendée par le garage de la Frise, l'Arcus a montré ses capacités dans un maïs irrigué rendant 100 à 105 q secs/ha de l'EARL de la Vallée-Saint-Martin. Le conducteur a rapidement pris en mains la machine équipée d'un bec à huit rangs avec broyeur Gheringhof. La cabine vitrée offre une excellente visibilité. Il apprécie la disposition des commandes regroupées à droite et l'ordinateur de bord. L'écran indique le taux de pertes, la charge et le régime du moteur, la vitesse d'avancement, la surface travaillée et le niveau de remplissage de la trémie. Un bip sonore retentit lorsque la capacité atteint 80%, avertissant d'une vidange dans les deux minutes. Elle s'effectue en moins de 120 secondes. Cet avertisseur est également utilisé pour la maintenance: toutes les dix heures, une pompe à graisse s'affiche. Les préréglages automatiques s'effectuent en sélectionnant un type de récolte: il appartient au pilote de les ajuster aux conditions du jour ou de la parcelle.
L'Arcus avance à une vitesse très régulière de 7,5 km/h pour un régime de 2 000 tr/mn et la consommation cumulée sur 3 ha est de 41 l. L'estimation du débit est de l'ordre de 400 q/h avec un temps de remplissage de 8 mn pour la trémie.
Points forts
- Faible encombrement.
- Régulation électronique du moteur et régularité de régime.
- Débit élevé au maïs: 12 000 l en 8 mn.
- Vidange rapide de trémie.
- Sélection route/champ: pédale d'accélérateur au pied sur route, levier au champ.
- Boîte de vitesses à 4 rapports.
Points faibles
- Multiplication des courroies et poulies.
- Petites roues à l'avant.
- Machine encore expérimentale manquant de fiabilité.
- La projection de la paille en deux andains latéraux.
- Perte de puissance par les nombreux moteurs hydrauliques.
Le haut de gamme de la moisson
Publié le 14/02/1998
Certaines annoncées à plus de 400 q/h, les non- conventionnelles retrouvent une seconde jeunesse avec l'arrivée de nouveaux modèles. Elles représentent désormais 11% des ventes en France. Malgré le reproche que leur font les éleveurs par rapport au peu de paille qu'elles fournissent derrière leur hotte, elles restent les "Formules 1" de la moisson. L'augmentation des ventes réalisées en 97, notamment par Case IH, démontre l'intérêt qu'elles suscitent. Le groupe Agco l'a bien compris puisqu'il envisage l'introduction en 1999 de la MF 8770 de 260 ch, une nouvelle version de la Rotary. En revanche, depuis que MDW est entré dans le giron de Case-IH, l'Arcus se donne une année sabbatique. Les responsables commerciaux du constructeur américain peaufinent les essais de cette machine révolutionnaire.
Les dernières nouvelles
Publié le 19/10/1998
NEW HOLLAND. Dernier né de la R&D New Holland, le Demeter a été dévoilé le 27 septembre dernier. Guidé par GPS, ce robot de récolte a andainé 25 ha de luzerne sans assistance humaine.
MARCHÃ? AMÃ?RICAIN. Au Farm Progress Show, le pont avant suspendu qui équipe désormais la série 7010 constituait la principale attraction de John Deere. Sur son stand, Caterpillar présentait ses Challenger avec un entraînement hydraulique des chenilles. Enfin, au détour d'une allée, on pouvait apercevoir le SPX 3150 de Case-IH, un automoteur de pulvérisation doté d'une cuve sphérique de 4 000 l.
L'ARCUS Ã?MERGE. Chez Case Europe, on indique que l'Arcus n'est pas au placard. Une vingtaine de machines ont travaillé cet été et un modèle a même été testé par l'ITCF. Un débit de 450 q/h en céréales a rassuré quant au potentiel de l'Arcus. Un plan de fiabilisation technique est prévu.
Machinisme et Réseaux
Une technologie qui se fait attendre
Publié le 26/02/1999
Contrairement à ce que l'on serait tenté de croire, l'Arcus n'est pas tombée aux oubliettes. Arrivée dans le giron de Case-IH en 1996 avec le rachat des actifs de MDW, elle est d'abord testée par le constructeur américain avant de faire son entrée au catalogue. Plusieurs machines ont déjà effectué la campagne 1998 sous leur nouvelle couleur.
Sur cette machine, la séparation est effectuée par deux rotors situés à la place du traditionnel convoyeur. Un simple rouleau régule le flot de récolte entre la coupe et le battage. Au champ, l'Arcus se reconnaît de loin avec ses petites roues avant, qui trouvent toutefois leur limite dans les parcelles très humides. C'est cette inversion des essieux qui permet le battage en circuit court. Les grandes roues arrière supportent facilement la trémie de 12 000 l, la plus importante du marché. Les premiers essais de l'Arcus pour récolter du maïs ont montré des débits très satisfaisants. En cabine, un système de sélection permet de contrôler la vitesse avec un levier au champ et avec une pédale d'accélérateur au pied sur la route.
L'Année du Machinisme
DES ADAPTATIONS POUR SA DEUXIÃ?ME CAMPAGNE
Publié le 26/02/1999
Arrivés au catalogue Case en 1998 avec le rachat de MDW, les trois modèles conventionnels assemblés à Neustadt ont subi quelques améliorations pour s'adapter au marché de l'Europe de l'Ouest. La petite machine à quatre secoueurs possède désormais une cabine avec pare-brise bombé proche de celle de l'Arcus. Sur les deux modèles supérieurs, le confort de cabine a également été amélioré.
Du côté de la coupe, la vitesse de descente de la barre est maintenant réglable et plus rapide. La course de hauteur des rabatteurs à également été augmentée. La table de préparation est équipée d'un nouveau déflecteur et d'un peigne afin d'éviter le piquage des pailles sur les grilles. Enfin, l'efficacité de la séparation devrait être améliorée par la mise en place d'un peigne de sortie sur le contre-séparateur.
Et quelques images pour vous recompenser de cette lecture






